LA MINISTRE GUILBAULT CONVOQUE LES MAIRES RESPONSABLES DES SOCIéTéS DE TRANSPORT

QUÉBEC — Alors que les tensions sont vives entre le gouvernement du Québec et les villes, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a convoqué les maires responsables des sociétés de transport pour une rencontre qui doit avoir lieu lundi.

L'attaché de presse de Mme Guilbault, Maxime Roy, a confirmé vendredi matin l'information relayée d'abord par Radio-Canada.

Il sera question lors de cette rencontre «des enjeux liés au financement des déficits des sociétés de transport collectif», a-t-il précisé.

Selon les informations de La Presse Canadienne, le gouvernement serait prêt à éponger les pertes de revenus tarifaires liées à une diminution de l'achalandage depuis la pandémie. Toutefois, pas question de payer pour les déficits structurels. 

Dans la région métropolitaine de Montréal, le manque à gagner est estimé à 561 millions $.

Interpellé sur le sujet, le premier ministre François Legault a réitéré que ce n'était pas au gouvernement de payer pour les déficits des sociétés de transport. «Ce n’est pas normal qu’on adopte un budget en début d’année, que les personnes qui gèrent certaines sociétés de transport dépassent ce budget-là, arrivent en fin d’année avec un déficit et que les maires disent c’est au gouvernement du Québec de payer», a-t-il dit lors d'un point de presse à L'Assomption.

Il a d'ailleurs fait sienne la désormais célèbre métaphore végétale de sa ministre des Transports. «Il faut que chacun s’occupe de sa fougère.»

Des relations tendues

Les relations sont tendues entre les maires et le gouvernement Legault justement à propos des déficits des sociétés de transport.

La semaine dernière Geneviève Guilbault a provoqué un tollé en affirmant que la gestion du transport collectif n’était pas une mission de l’État.

Ses propos ont suscité une avalanche de critiques. Le maire de Québec, Bruno Marchand, avait dit qu’il n’avait plus confiance en Mme Guilbault et qu’elle n’avait pas de vision.

François Legault est allé plus loin que sa ministre en affirmant qu'il était plus facile pour les maires de «quêter» au gouvernement du Québec «que de faire le ménage dans leurs dépenses». Vendredi, il n'a pas répété ces mots, mais a dit que les maires «demandent de l'argent». 

Les maires tentent de trouver une solution aux déficits importants qui plombent les sociétés de transport. Ces municipalités envisagent plusieurs scénarios, dont des coupes de services. 

En décembre, le gouvernement du Québec a fait adopter une loi qui permet aux villes de taxer les véhicules en fonction de leur consommation d’essence afin de financer le transport collectif. L’Union des municipalités du Québec (UMQ) dénonce toutefois des frais administratifs «prohibitifs» liés à cette taxe qui la rendraient pratiquement inutile pour les petites municipalités.  

Vicky Fragasso-Marquis et Thomas Laberge, La Presse Canadienne

2024-05-03T12:43:24Z dg43tfdfdgfd